HANOI (AFP) — L'organisation de défense des médias Reporters Sans frontières (RSF) a dénoncé "l'interpellation et l'agression" d'un journaliste de l'agence de presse américaine Associated Press (AP) qui couvrait à Hanoï un contentieux entre les autorités vietnamiennes et les catholiques.
RSF "dénonce vivement l'interpellation et l'agression par des policiers de Ben Stocking, le chef du bureau de l'agence Associated Press à Hanoï, alors qu'il tentait de couvrir une manifestation de catholiques vietnamiens", a-t-elle déclaré dans un communiqué reçu samedi.
Dans une dépêche écrite depuis Bangkok, AP accuse la police d'avoir "donné un coup de poing" à son reporter et de l'avoir "frappé" à la tête avec un appareil photo vendredi.
Retenu deux heures et demie par les forces de l'ordre, le journaliste a ensuite été emmené dans une clinique, où il s'est vu poser quatre points de suture.
Dans sa dépêche, publiée sur internet, AP demande des excuses à Hanoï et la restitution de l'appareil photo confisqué de son journaliste. Ben Stocking, interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le gouvernement vietnamien a de son côté nié toute agression.
"Il est totalement faux (de dire) que M. Ben Stocking a été battu par les forces de sécurité du Vietnam", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Le Dung, sur le site internet du ministère.
Le porte-parole accuse même le journaliste d'avoir "violé la loi vietnamienne en essayant intentionnellement de prendre des photos dans une zone interdite" et ignoré les mises en gardes des autorités.
L'ambassade américaine a elle demandé des comptes à Hanoï.
"Nous nous opposons fortement à toute action agressive menée contre tout individu, américain ou autre, qui observent ou participent à un rassemblement pacifique", a déclaré une porte-parole de l'ambassade.
"Nous avons protesté contre l'incident auprès du gouvernement (du Vietnam) et nous attendons de voir quelles mesures vont être prises à la fois en réponse à cet incident et pour faire en sorte qu'il ne se reproduise plus", a-t-elle ajouté.
Les forces de l'ordre vietnamiennes sont rarement violentes avec les journalistes étrangers.
Mais ces derniers, censés notamment demander une autorisation officielle pour tout reportage en dehors de la capitale, sont contrôlés de près par les autorités. Autorités dont la nervosité s'est accrue ces derniers temps alors que se prolongeait ce conflit entre Hanoï et les catholiques, portant sur des terrains revendiqués par l'Eglise.
L'incident de vendredi est intervenu alors que le journaliste d'AP couvrait le début des travaux de construction d'un parc public sur le site de l'ancien siège de la délégation apostolique au Vietnam, qui fait partie des lieux réclamés par les catholiques.
La rue qui longe le site, au coeur de la capitale, avait été bloquée et quadrillée par la police. La grille donnant sur la voie publique avait été abattue et les pelleteuses étaient à l'oeuvre devant des dizaines de prêtres, soeurs et séminaristes qui regardaient faire les ouvriers.
La restitution des terrains pris par les communistes après le départ des colonisateurs français en 1954 fait partie des grandes revendications de l'Eglise catholique au Vietnam. Une Eglise forte de la communauté la plus importante en Asie du Sud-Est après celle des Philippines.
Ben Stocking |
Dans une dépêche écrite depuis Bangkok, AP accuse la police d'avoir "donné un coup de poing" à son reporter et de l'avoir "frappé" à la tête avec un appareil photo vendredi.
Retenu deux heures et demie par les forces de l'ordre, le journaliste a ensuite été emmené dans une clinique, où il s'est vu poser quatre points de suture.
Dans sa dépêche, publiée sur internet, AP demande des excuses à Hanoï et la restitution de l'appareil photo confisqué de son journaliste. Ben Stocking, interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le gouvernement vietnamien a de son côté nié toute agression.
"Il est totalement faux (de dire) que M. Ben Stocking a été battu par les forces de sécurité du Vietnam", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Le Dung, sur le site internet du ministère.
Le porte-parole accuse même le journaliste d'avoir "violé la loi vietnamienne en essayant intentionnellement de prendre des photos dans une zone interdite" et ignoré les mises en gardes des autorités.
L'ambassade américaine a elle demandé des comptes à Hanoï.
"Nous nous opposons fortement à toute action agressive menée contre tout individu, américain ou autre, qui observent ou participent à un rassemblement pacifique", a déclaré une porte-parole de l'ambassade.
"Nous avons protesté contre l'incident auprès du gouvernement (du Vietnam) et nous attendons de voir quelles mesures vont être prises à la fois en réponse à cet incident et pour faire en sorte qu'il ne se reproduise plus", a-t-elle ajouté.
Les forces de l'ordre vietnamiennes sont rarement violentes avec les journalistes étrangers.
Mais ces derniers, censés notamment demander une autorisation officielle pour tout reportage en dehors de la capitale, sont contrôlés de près par les autorités. Autorités dont la nervosité s'est accrue ces derniers temps alors que se prolongeait ce conflit entre Hanoï et les catholiques, portant sur des terrains revendiqués par l'Eglise.
L'incident de vendredi est intervenu alors que le journaliste d'AP couvrait le début des travaux de construction d'un parc public sur le site de l'ancien siège de la délégation apostolique au Vietnam, qui fait partie des lieux réclamés par les catholiques.
La rue qui longe le site, au coeur de la capitale, avait été bloquée et quadrillée par la police. La grille donnant sur la voie publique avait été abattue et les pelleteuses étaient à l'oeuvre devant des dizaines de prêtres, soeurs et séminaristes qui regardaient faire les ouvriers.
La restitution des terrains pris par les communistes après le départ des colonisateurs français en 1954 fait partie des grandes revendications de l'Eglise catholique au Vietnam. Une Eglise forte de la communauté la plus importante en Asie du Sud-Est après celle des Philippines.