Le 19 juin dernier, le maire de Batu, ville située dans la province de Java-Est, a annulé un permis de construire précédemment accordé par ses services au profit d’un centre catholique pour enfants handicapés. La veille, un millier de musulmans s’étaient rassemblés à l’appel d’une dizaine d’organisations islamiques pour manifester sous les fenêtres de l’hôtel de ville de Malang, affirmant que le centre en question cachait une intention prosélyte de la part des chrétiens.
A Malang, la deuxième plus importante ville de Java-Est, avec 1,5 million d’habitants, le vicaire général du diocèse catholique de Malang, le P. Laurentius Heru Susanto, déplore la décision prise par l’édile de Batu. Le centre « n’avait pas d’autre objet que de se mettre au service des gens », a-t-il déclaré à l’agence Ucanews (1). Il devait accueillir des enfants handicapés âgés de moins de 16 ans et le projet était géré par la Fondation Bhakti Luhur (‘Noble service’), rattachée à l’Association de l’Institut pour les missionnaires laïques (ALMA). La fondation gère 41 centres pour enfants handicapés ou inadaptés à travers le pays, où un total de 700 pensionnaires sont accueillis, et jouit d’une très bonne réputation, poursuit le prêtre. « Sa mission est purement humanitaire. La fondation accueille des handicapés qui ne trouvent place dans aucune autre institution », explique-t-il encore, en précisant que les services du diocèse de Malang vont tenter d’agir auprès des autorités municipales car les responsables de la Fondation Bhakti Luhur et ceux de l’ALMA « craignent désormais de le faire, après les manifestations des musulmans ».
Le centre pour enfants handicapés devait voir le jour sur un terrain de cinq hectares, situé sur la commune de Junrejo, village du district de Batu. Dès le mois d’octobre dernier, des voisins du chantier avaient commencé à protester, arguant du fait que la fondation avait promis de les informer de la nature des travaux avant le début de ceux-ci mais qu’elle avait ensuite failli à sa promesse. Dans le journal local, le Malang Post, Yohanes Subasno, membre de la fondation, rapporte cependant que toutes les informations nécessaires ont été fournies aux habitants des environs et que la nature purement sociale du travail qui devait être effectué au centre avait été clairement expliquée.
Les difficultés rencontrées par la Fondation Bhakti Luhur à Malang renvoient au problème plus général de la cohabitation des chrétiens, qui forment 10 % de la population indonésienne, avec la majorité musulmane (85 % des Indonésiens). Si la place de la minorité chrétienne est généralement respectée, les chrétiens, qu’ils soient catholiques ou protestants, rencontrent concrètement de très sérieuses limitations en ce qui concerne la construction des lieux de culte ou des institutions liées à leurs Eglises. Selon un rapport de la Commission nationale pour les droits de l’homme, organisme officiel mais indépendant des pouvoirs publics, 108 affaires impliquant des lieux chrétiens ont été recensés entre 2004 et 2007; à chaque fois, il s’est agi de la fermeture forcée d’un lieu de culte ou bien de l’attaque ou de la destruction d’un bien ou d’une propriété d’Eglise.
(1) Ucanews, 1er juillet 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 1er juillet 2009)
A Malang, la deuxième plus importante ville de Java-Est, avec 1,5 million d’habitants, le vicaire général du diocèse catholique de Malang, le P. Laurentius Heru Susanto, déplore la décision prise par l’édile de Batu. Le centre « n’avait pas d’autre objet que de se mettre au service des gens », a-t-il déclaré à l’agence Ucanews (1). Il devait accueillir des enfants handicapés âgés de moins de 16 ans et le projet était géré par la Fondation Bhakti Luhur (‘Noble service’), rattachée à l’Association de l’Institut pour les missionnaires laïques (ALMA). La fondation gère 41 centres pour enfants handicapés ou inadaptés à travers le pays, où un total de 700 pensionnaires sont accueillis, et jouit d’une très bonne réputation, poursuit le prêtre. « Sa mission est purement humanitaire. La fondation accueille des handicapés qui ne trouvent place dans aucune autre institution », explique-t-il encore, en précisant que les services du diocèse de Malang vont tenter d’agir auprès des autorités municipales car les responsables de la Fondation Bhakti Luhur et ceux de l’ALMA « craignent désormais de le faire, après les manifestations des musulmans ».
Le centre pour enfants handicapés devait voir le jour sur un terrain de cinq hectares, situé sur la commune de Junrejo, village du district de Batu. Dès le mois d’octobre dernier, des voisins du chantier avaient commencé à protester, arguant du fait que la fondation avait promis de les informer de la nature des travaux avant le début de ceux-ci mais qu’elle avait ensuite failli à sa promesse. Dans le journal local, le Malang Post, Yohanes Subasno, membre de la fondation, rapporte cependant que toutes les informations nécessaires ont été fournies aux habitants des environs et que la nature purement sociale du travail qui devait être effectué au centre avait été clairement expliquée.
Les difficultés rencontrées par la Fondation Bhakti Luhur à Malang renvoient au problème plus général de la cohabitation des chrétiens, qui forment 10 % de la population indonésienne, avec la majorité musulmane (85 % des Indonésiens). Si la place de la minorité chrétienne est généralement respectée, les chrétiens, qu’ils soient catholiques ou protestants, rencontrent concrètement de très sérieuses limitations en ce qui concerne la construction des lieux de culte ou des institutions liées à leurs Eglises. Selon un rapport de la Commission nationale pour les droits de l’homme, organisme officiel mais indépendant des pouvoirs publics, 108 affaires impliquant des lieux chrétiens ont été recensés entre 2004 et 2007; à chaque fois, il s’est agi de la fermeture forcée d’un lieu de culte ou bien de l’attaque ou de la destruction d’un bien ou d’une propriété d’Eglise.
(1) Ucanews, 1er juillet 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 1er juillet 2009)