Zenit.org, 09-01-2008
VIETNAM TERRAIN D’UNE PAROISSE ACCAPARÉ À HANOI, PROTESTATION DES FIDÈLES
Un bien acquis par les Rédemptoristes en 1928
ROME, Mercredi 9 janvier 2008 (ZENIT.org) - Des travaux accomplis sur la propriété d'une paroisse de Hanoi suscitent les protestations de la communauté catholique, qui fait face à la police, dans la prière, indique aujourd'hui une dépêche d'Eglises d'Asie, l'agence des Missions étrangères de Paris (EDA 477 - 9 janvier 2008).
«Un autre foyer de protestation et de prières vient de s'ouvrir à Hanoi», annonce EDA.
En effet, «rien n'a été tranché à propos de la propriété de l'ancienne Délégation apostolique, réclamée publiquement par les catholiques de Hanoi, qui continuent de venir prier en groupe devant le site de la délégation pour que justice leur soit rendue» (cf. EDA 476).
«Une autre affaire aussi brûlante vient d'éclater dans une paroisse de Hanoi, la paroisse de Thai Hà, fondée et tenue par les religieux rédemptoristes», rapporte EDA d'après des dépêches de «VietCatholic News».
«S'étendant autrefois sur une superficie de 60 000 m², la propriété des rédemptoristes a vu cette surface se réduire à 2 700 m², à la suite de confiscations et d'usurpations commises par les autorités ou sous leur patronage. La plus récente de ces intrusions a été le fait d'une entreprise industrielle, Chiên Thang. Le chantier de construction mis en place par elle sur le terrain de la paroisse, avec la protection de la police, a mis le feu aux poudres et provoqué les protestations des catholiques», précise EDA.
Et d'ajouter: «Dans la soirée du 5 janvier dernier, alors que les paroissiens revenaient de l'ancienne Délégation apostolique où ils étaient venus participer aux prières, ils s'aperçurent que des travaux d'édification d'un mur avaient été entamés sur un terrain où, selon un engagement préalable, rien ne devait être construit. Un certain nombre d'entre eux se rassemblèrent alors pour protester, mais se dispersèrent après que la police se fut engagée à obliger l'entreprise à mettre un terme à ces travaux».
L'affaire n'est est pas restée là, même le jour de l'Epiphanie: «Mais, au petit matin du 6 janvier, rapporte la même source, les paroissiens s'aperçurent que des centaines d'agents appartenant à l'unité de police 113, équipés de matraques électriques et de fusils, avaient été postés pour protéger le terrain accaparé par l'entreprise, maintenant protégé par des barbelés».
La réaction, pacifique mais non moins ferme, ne s'est pas fait attendre: «Les catholiques du lieu ne tardèrent pas à se rassembler et à entamer une séance de prières du type de celles qui ont lieu désormais devant la Délégation apostolique. Prière et face-à-face avec les forces de l'ordre ont continué dans l'après-midi. A la messe du soir, la communauté catholique apprenait de la bouche du prêtre célébrant que le mouvement de protestation de la paroisse de Thai Hà bénéficiait de l'accord complet et du soutien de l'archevêque de Hanoi. A l'issue de la messe, précédés d'une grande croix, prêtres et fidèles, environ 2 000 personnes, se sont rendus sur les lieux accaparés par l'entreprise, et, devant les agents de la Sécurité publique, ont, pendant une demi-heure, prié et chanté à la lumière de quelques bougies. Des centaines de personnes ont continué cette veillée prière jusqu'aux alentours de minuit».
Lundi dernier, 7 janvier, au matin, «les haut-parleurs publics du quartier firent entendre la lecture des dispositions du code législatif sur les terrains concernant les propriétés religieuses », raconte EDA qui ajoute immédiatement: «Cependant, dans la matinée, des fonctionnaires de la police sont venus donner l'ordre à l'entreprise de détruire les constructions déjà entamées et d'enlever les barbelés. Depuis, la tension a baissé. Des rencontres entre les prêtres de la paroisse et les autorités ont eu lieu. L'entreprise a reçu l'ordre d'interrompre ses travaux. La question de fond demeure toutefois sans solution. La communauté paroissiale reste toujours vigilante et persiste dans ses rassemblements de prière autour des terrains contestés».
Le 7 janvier également, «le supérieur provincial des Rédemptoristes au Vietnam a écrit à ses confrères une lettre dans laquelle il proteste vigoureusement contre l'appropriation abusive du couvent et de la paroisse des Rédemptoristes à Hanoi».
Dans cette lettre, «il rappelle que cette propriété de 61 455 m² avait été achetée par Mgr François Chaize, vicaire apostolique de Hanoi, au nom des Rédemptoristes canadiens lors de leur arrivée au Vietnam en 1928».
«Les religieux créèrent sur ces lieux un couvent pour leur congrégation et une paroisse. Lorsqu'en 1959, les religieux rédemptoristes furent obligés de quitter les lieux, un certain nombre d'entreprises ont accaparé une bonne partie de cette propriété. Le provincial des Rédemptoristes fait état aussi des nombreuses plaintes et demandes de restitution envoyées aux autorités et restées sans réponse», précise EDA.
VIETNAM TERRAIN D’UNE PAROISSE ACCAPARÉ À HANOI, PROTESTATION DES FIDÈLES
Un bien acquis par les Rédemptoristes en 1928
ROME, Mercredi 9 janvier 2008 (ZENIT.org) - Des travaux accomplis sur la propriété d'une paroisse de Hanoi suscitent les protestations de la communauté catholique, qui fait face à la police, dans la prière, indique aujourd'hui une dépêche d'Eglises d'Asie, l'agence des Missions étrangères de Paris (EDA 477 - 9 janvier 2008).
«Un autre foyer de protestation et de prières vient de s'ouvrir à Hanoi», annonce EDA.
En effet, «rien n'a été tranché à propos de la propriété de l'ancienne Délégation apostolique, réclamée publiquement par les catholiques de Hanoi, qui continuent de venir prier en groupe devant le site de la délégation pour que justice leur soit rendue» (cf. EDA 476).
«Une autre affaire aussi brûlante vient d'éclater dans une paroisse de Hanoi, la paroisse de Thai Hà, fondée et tenue par les religieux rédemptoristes», rapporte EDA d'après des dépêches de «VietCatholic News».
«S'étendant autrefois sur une superficie de 60 000 m², la propriété des rédemptoristes a vu cette surface se réduire à 2 700 m², à la suite de confiscations et d'usurpations commises par les autorités ou sous leur patronage. La plus récente de ces intrusions a été le fait d'une entreprise industrielle, Chiên Thang. Le chantier de construction mis en place par elle sur le terrain de la paroisse, avec la protection de la police, a mis le feu aux poudres et provoqué les protestations des catholiques», précise EDA.
Et d'ajouter: «Dans la soirée du 5 janvier dernier, alors que les paroissiens revenaient de l'ancienne Délégation apostolique où ils étaient venus participer aux prières, ils s'aperçurent que des travaux d'édification d'un mur avaient été entamés sur un terrain où, selon un engagement préalable, rien ne devait être construit. Un certain nombre d'entre eux se rassemblèrent alors pour protester, mais se dispersèrent après que la police se fut engagée à obliger l'entreprise à mettre un terme à ces travaux».
L'affaire n'est est pas restée là, même le jour de l'Epiphanie: «Mais, au petit matin du 6 janvier, rapporte la même source, les paroissiens s'aperçurent que des centaines d'agents appartenant à l'unité de police 113, équipés de matraques électriques et de fusils, avaient été postés pour protéger le terrain accaparé par l'entreprise, maintenant protégé par des barbelés».
La réaction, pacifique mais non moins ferme, ne s'est pas fait attendre: «Les catholiques du lieu ne tardèrent pas à se rassembler et à entamer une séance de prières du type de celles qui ont lieu désormais devant la Délégation apostolique. Prière et face-à-face avec les forces de l'ordre ont continué dans l'après-midi. A la messe du soir, la communauté catholique apprenait de la bouche du prêtre célébrant que le mouvement de protestation de la paroisse de Thai Hà bénéficiait de l'accord complet et du soutien de l'archevêque de Hanoi. A l'issue de la messe, précédés d'une grande croix, prêtres et fidèles, environ 2 000 personnes, se sont rendus sur les lieux accaparés par l'entreprise, et, devant les agents de la Sécurité publique, ont, pendant une demi-heure, prié et chanté à la lumière de quelques bougies. Des centaines de personnes ont continué cette veillée prière jusqu'aux alentours de minuit».
Lundi dernier, 7 janvier, au matin, «les haut-parleurs publics du quartier firent entendre la lecture des dispositions du code législatif sur les terrains concernant les propriétés religieuses », raconte EDA qui ajoute immédiatement: «Cependant, dans la matinée, des fonctionnaires de la police sont venus donner l'ordre à l'entreprise de détruire les constructions déjà entamées et d'enlever les barbelés. Depuis, la tension a baissé. Des rencontres entre les prêtres de la paroisse et les autorités ont eu lieu. L'entreprise a reçu l'ordre d'interrompre ses travaux. La question de fond demeure toutefois sans solution. La communauté paroissiale reste toujours vigilante et persiste dans ses rassemblements de prière autour des terrains contestés».
Le 7 janvier également, «le supérieur provincial des Rédemptoristes au Vietnam a écrit à ses confrères une lettre dans laquelle il proteste vigoureusement contre l'appropriation abusive du couvent et de la paroisse des Rédemptoristes à Hanoi».
Dans cette lettre, «il rappelle que cette propriété de 61 455 m² avait été achetée par Mgr François Chaize, vicaire apostolique de Hanoi, au nom des Rédemptoristes canadiens lors de leur arrivée au Vietnam en 1928».
«Les religieux créèrent sur ces lieux un couvent pour leur congrégation et une paroisse. Lorsqu'en 1959, les religieux rédemptoristes furent obligés de quitter les lieux, un certain nombre d'entreprises ont accaparé une bonne partie de cette propriété. Le provincial des Rédemptoristes fait état aussi des nombreuses plaintes et demandes de restitution envoyées aux autorités et restées sans réponse», précise EDA.