L’Église vietnamienne forme les villageois hmong de la province de Yen Bai, dans le Nord-Ouest du Vietnam, afin de préserver leur langue et leur culture, dans l’espérance qu’ils puissent répandre l’Évangile à leur tour. L’écriture hmong a été transcrite en langue latine par les missionnaires français, arrivés dans la région en 1917 pour évangéliser les Hmong. Des dictionnaires et livres de prière furent imprimés dans les années 1930-1940. Aujourd’hui, le diocèse de Hung Hoa veut ravier cette culture et soutenir l’évangélisation des villageois.

Dans le nord-ouest du Vietnam, un diocèse a lancé un cour de langue pour former les catholiques hmong, afin de soutenir le travail d’évangélisation auprès du peuple hmong, tout en préservant leur langue traditionnelle, dont l’écriture a été créée par les missionnaires. Près de trente laïcs et catéchistes, originaires des communautés hmong vivant dans les montagnes, dans la province de Yen Bái, ont participé, du 21 au 24 mai, à un cours sur la langue hmong organisé par le diocèse de Hung Hoa dans l’église de Nghia Lo. « Ce cours a pour objectif d’apprendre aux catholiques hmong à maîtriser correctement l’écriture hmong internationalisée, pour qu’ils puissent l’enseigner à leur tour aux autres villageois », explique le père Pierre Nguyen Truong Giang, responsable adjoint du comité diocésain. Le père Giang, qui parle couramment hmong, ajoute que les participants vont ensuite apprendre aux villageois, en particulier les enfants, à lire et écrire dans leur langue, qui a été transcrite en langue latine par les missionnaires.

Le hmong a été romanisé par les missionnaires français

Venus évangéliser le peuple hmong de la région en 1917, les missionnaires français ont composé des dictionnaires latin-français-hmong et français-hmong, ainsi que des livres de prière hmong, qui furent imprimés à Hong-Kong dans les années 1930-1940. Depuis qu’ils ont été chassés de la région en 1954, après que les forces communistes ont battu les troupes françaises dans le nord du Vietnam, les catholiques de la région se sont transmis les prières par oral, en l’absence de prêtres. Mais les livres catholiques ont été interdits et perdus peu à peu. L’écriture hmong n’est pas enseignée dans les écoles publiques de la région. Le père Giang explique que l’écriture hmong est enseignée afin de préserver leur culture traditionnelle et de soutenir l’effort d’évangélisation.
Parmi les participants, Honh Sung Cho Cau, 42 ans, confie qu’il a appris à lire et à écrire le hmong traditionnel grâce à ses parents, quand il était encore enfant, mais qu’il avait du mal à maîtriser l’écriture hmong internationalisée. Il soutient que c’est son devoir de « préserver notre culture et notre écriture, et de l’enseigner aux plus jeunes ». Dans certaines paroisses, les catholiques hmong sont capables de chanter des hymnes et de lire des prières ou encore la Bible dans leur langue. Le père Giang explique que le dernier cours était le troisième organisé par le comité cette année. Près d’une centaine de catholiques hmong ont participé. Le prêtre confie que le diocèse formera les catéchistes hmong dans leur propre langue, pour qu’ils puissent mieux travailler avec les villageois. Le diocèse de Hung Hoa couvre dix provinces vietnamiennes et compte environ 245 000 catholiques, dont 20 000 appartiennent à l’ethnie hmong.

(Source: Églises d'Asie, le 29 mai 2018, Avec Ucanews, Nghia Lo)