Peu après l’annonce, le 9 juin dernier, de la création du « Syndical libre des travailleurs vietnamiens », on apprend la libération d’une militante du syndicalisme indépendant au Vietnam, Dô Thi Minh Hanh. Elle vient de rejoindre son domicile, le 27 juin 2014, trois ans avant l’achèvement de sa peine (1). En 2010, elle avait été condamnée à sept années de prison par le tribunal populaire de Tra Vinh.
Dô Thi Minh Hanh préparait une maîtrise d’économie lorsqu’elle a été arrêtée le 23 février 2010 en même temps que deux autres militants, Nguyên Hoang Quôc Hung et Doan Huy Chuong. En fait, la jeune fille, alors âgée de 26 ans, avait seulement distribué des tracts destinés à encourager des ouvriers en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Un communiqué d’Amnesty International annonçant la libération de la dissidente déclare que celle-ci n’aurait jamais dû être emprisonnée et ajoute qu’une condamnation à sept ans de prison pour avoir distribué des tracts est un acte « ridicule » et un triste témoignage de la répression exercée par les autorités contre les dissidents.
Grâce aux confidences de ses amis, on sait que, encore très jeune, pendant ses études secondaires et universitaires, elle s’était faite remarquer par son souci des plus dépourvus, sa passion de la justice et sa participation aux actions humanitaires. A partir de 2005, elle fait de nombreux voyages à travers le Vietnam pour y rencontrer des dissidents bien connus. En particulier, à cette époque, elle a pris contact avec le P. Thaddée Nguyên Van Ly, au Centre-Vietnam.
En avril 2009, avec quelques amis, elle se rend sur les Hauts Plateaux dans la province de Dak Nông pour y prendre les premières photos des sites exploitation de la bauxite, photos qui sont ensuite diffusées dans le monde entier. La même année, avec son ami Nguyên Hoang Quôc Hung, elle s’embarque pour la Malaisie où elle participe à un congrès du Comité pour la défense des travailleurs du Vietnam. De retour au Vietnam, elle prend contact avec des ouvriers pour les inciter à défendre leurs droits.
C’est ainsi qu’elle se trouve impliquée dans une grève et une manifestation rassemblant plus de 10 000 ouvriers d’une usine de confection de la région de Tra Vinh.
Le 23 février 2010, elle est arrêtée par la police à Di Linh (à quelque 50 km de Dalat) où se trouve sa maison familiale. Le 27 novembre 2010, elle est condamnée à sept ans de prison sous l’inculpation « de sabotage de la sécurité et de l’ordre public en vue de s’opposer au pouvoir populaire ».
Bien que, selon la doctrine officielle, seul le syndicat des travailleurs patronné par le Parti communiste soit habilité à représenter les intérêts du monde ouvrier et paysan, depuis une décennie, divers syndicats libres ont essayé de prendre à leur charge la cause des travailleurs. En octobre 2006, le Syndicat indépendant du Vietnam avait été créé à Hanoi. Deux mois plus tard, en décembre 2006, c’était au tour de l’Association unie des ouvriers et paysans de faire son apparition. Elle fut suivie en octobre 2008 par le Mouvement des travailleurs vietnamiens. Le dernier à se déclarer officiellement est le Syndicat libre des travailleurs vietnamiens. Il a été annoncé par un communiqué datant du 9 juin 2014, signé de l’avocate Lê Thi Công Nhân, elle aussi, ancienne prisonnière de conscience.(eda/jm)
(1) On trouvera des détails sur cette libération dans Vietcatholic News.
(Source: Eglises d'Asie, le 1er juillet 2014)
Dô Thi Minh Hanh préparait une maîtrise d’économie lorsqu’elle a été arrêtée le 23 février 2010 en même temps que deux autres militants, Nguyên Hoang Quôc Hung et Doan Huy Chuong. En fait, la jeune fille, alors âgée de 26 ans, avait seulement distribué des tracts destinés à encourager des ouvriers en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Un communiqué d’Amnesty International annonçant la libération de la dissidente déclare que celle-ci n’aurait jamais dû être emprisonnée et ajoute qu’une condamnation à sept ans de prison pour avoir distribué des tracts est un acte « ridicule » et un triste témoignage de la répression exercée par les autorités contre les dissidents.
Grâce aux confidences de ses amis, on sait que, encore très jeune, pendant ses études secondaires et universitaires, elle s’était faite remarquer par son souci des plus dépourvus, sa passion de la justice et sa participation aux actions humanitaires. A partir de 2005, elle fait de nombreux voyages à travers le Vietnam pour y rencontrer des dissidents bien connus. En particulier, à cette époque, elle a pris contact avec le P. Thaddée Nguyên Van Ly, au Centre-Vietnam.
En avril 2009, avec quelques amis, elle se rend sur les Hauts Plateaux dans la province de Dak Nông pour y prendre les premières photos des sites exploitation de la bauxite, photos qui sont ensuite diffusées dans le monde entier. La même année, avec son ami Nguyên Hoang Quôc Hung, elle s’embarque pour la Malaisie où elle participe à un congrès du Comité pour la défense des travailleurs du Vietnam. De retour au Vietnam, elle prend contact avec des ouvriers pour les inciter à défendre leurs droits.
C’est ainsi qu’elle se trouve impliquée dans une grève et une manifestation rassemblant plus de 10 000 ouvriers d’une usine de confection de la région de Tra Vinh.
Le 23 février 2010, elle est arrêtée par la police à Di Linh (à quelque 50 km de Dalat) où se trouve sa maison familiale. Le 27 novembre 2010, elle est condamnée à sept ans de prison sous l’inculpation « de sabotage de la sécurité et de l’ordre public en vue de s’opposer au pouvoir populaire ».
Bien que, selon la doctrine officielle, seul le syndicat des travailleurs patronné par le Parti communiste soit habilité à représenter les intérêts du monde ouvrier et paysan, depuis une décennie, divers syndicats libres ont essayé de prendre à leur charge la cause des travailleurs. En octobre 2006, le Syndicat indépendant du Vietnam avait été créé à Hanoi. Deux mois plus tard, en décembre 2006, c’était au tour de l’Association unie des ouvriers et paysans de faire son apparition. Elle fut suivie en octobre 2008 par le Mouvement des travailleurs vietnamiens. Le dernier à se déclarer officiellement est le Syndicat libre des travailleurs vietnamiens. Il a été annoncé par un communiqué datant du 9 juin 2014, signé de l’avocate Lê Thi Công Nhân, elle aussi, ancienne prisonnière de conscience.(eda/jm)
(1) On trouvera des détails sur cette libération dans Vietcatholic News.
(Source: Eglises d'Asie, le 1er juillet 2014)