Eglises d’Asie, 8 avril 2010 – Lors d’une célébration qui s’est tenue le 27 février dernier, l’Eglise de Nantes a clôturé officiellement la première étape du processus de béatification de 15 missionnaires, religieux et laïcs, morts « pour leur foi chrétienne » au Laos, entre 1954 et 1970. Parmi ces martyrs de la foi, figurent cinq Oblats de Marie Immaculée (OMI), cinq membres de la Société des Missions étrangères de Paris (MEP), et cinq Laotiens dont un prêtre et quatre laïcs (1). Avec le P. Joseph Tiên et ses compagnons, il s’agit des premiers autochtones présentés à Rome en vue de leur béatification.
L’évangélisation du Laos est récente: ce sont les prêtres des Missions Etrangères de Paris (MEP) qui, les premiers, y apportèrent l’Evangile, à la fin du XIXème siècle, suivis par les OMI dans les années 1930. Très vite, les bouleversements politiques rendent leur mission périlleuse. « La guérilla voulait éliminer tout ce qui était étranger et chrétien, explique le P. Serge Leray, chancelier du diocèse de Nantes et promoteur de justice du procès en béatification (2). Les missionnaires ont choisi de rester sur place, comme le Saint-Siège le leur demandait, malgré les lourdes menaces qui pesaient sur eux » (3). Tous ces serviteurs de l’Eglise ont donné leur vie, assassinés ou exécutés, le P. Jean-Baptiste Malo étant, quant à lui, mort d’épuisement sur le chemin d’un camp de rééducation situé au Vietnam.
A la demande de la Conférence des évêques du Laos, les OMI ont accepté en 2004 de conduire la cause en béatification de ces quinze martyrs, tandis que l’instruction du procès diocésain était confiée au diocèse de Nantes, dont le P. Malo, MEP, était originaire, sous la présidence de l’évêque émérite de Coutances, le diocèse d’origine du P. Leroy, OMI. La plupart des missionnaires martyrs du Laos étant issus de l’Ouest de la France, les diocèses dont ils dépendaient (comme ceux de Rennes ou de Laval) ont tenu également à contribuer à la cause, par des dons ou le recueil de témoignages pouvant enrichir l’instruction des dossiers.
Pour cette procédure diocésaine préliminaire (4), le tribunal de Nantes s’est appuyé sur les travaux du postulateur de la cause, le P. Roland Jacques, OMI et vice-recteur de l’Université Saint-Paul d’Ottawa (celui-ci a fourni 748 documents, dont la plupart étaient des lettres), les enquêtes de ses deux commissions historique et théologique comprenant, entre autres, les auditions de quelque 85 témoins, entendus à Nantes mais aussi au Laos, où ces derniers ont été interrogés dans la plus grande discrétion, les chrétiens étant sous étroite surveillance de l’Etat (5).
Le 27 février 2010, Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes, a déclaré clos le procès informatif diocésain et a posé les scellés sur les 12 boîtes contenant l’instruction de l’enquête (5 000 documents), laquelle sera transmise à la Congrégation pour les causes des saints à Rome, dernière étape avant la béatification officielle. Etaient présents lors de cette célébration de clôture tous les acteurs du procès, les proches et les membres des familles des martyrs, des représentants des OMI et des MEP, dont le P. Etcharren, supérieur général des MEP.
A ces 15 martyrs du Laos dont la cause va être présentée au Vatican, il faut ajouter le P. Mario Borzaga, OMI, et son catéchiste hmong Paul Thoj Xyooj, dont le procès diocésain a été instruit en Italie il y a deux ans. La Conférence des évêques du Laos a déjà demandé aux OMI de présenter conjointement au Saint-Siège l’ensemble des dix-sept martyrs du Laos en un seul procès réunifié, représentatif de tout le pays.
(1) Il s’agit, pour les OMI, des PP. Vincent L’Hénoret, Jean Wauthier, Louis Leroy, Joseph Boissel, Michel Coquelet, et, pour les MEP, des PP. Jean-Baptiste Malo, Roger Dubroux, Noël Tenaud, Marcel Denis, Lucien Galan. Pour les cinq Laotiens martyrs, le P. Joseph Tiên (premier « martyr autochtone ») et ses « compagnons » (Joseph Outhay, Luc Sy, un membre de l’ethnie lao-issan, un aborigène kmhmu, tous catéchistes, le jeune Thomas Khampheuane et un membre de l’ethnie lao-lovên).
(2) Le promoteur de justice a le rôle de contradicteur (face au postulateur de la cause) au cours de la procédure en béatification.
(3) La Croix, 1er mars 2010.
(4) La procédure canonique veut que ce soit l’Eglise locale concernée qui instruise le procès de béatification de ses ressortissants. Rome prend connaissance ensuite du dossier informatif qui comprend des enquêtes et vérifications menées par le diocèse, et choisit de donner ou non son approbation finale pour la béatification.
(5) Au Laos, lors de l’arrivée au pouvoir des communistes en 1975, la liberté religieuse de l’Eglise a été limitée et sévèrement encadrée, les missionnaires étrangers chassés du pays. Selon des sources ecclésiastiques locales, l’Eglise au Laos, qui compte quatre vicariats apostoliques (Paksé, Savannakhet, Ventiane et Luang Prabang), représente environ 1 % de la population du pays, majoritairement bouddhiste ou animiste.
(Source: Eglises d'Asie, 8 avril 2010)
L’évangélisation du Laos est récente: ce sont les prêtres des Missions Etrangères de Paris (MEP) qui, les premiers, y apportèrent l’Evangile, à la fin du XIXème siècle, suivis par les OMI dans les années 1930. Très vite, les bouleversements politiques rendent leur mission périlleuse. « La guérilla voulait éliminer tout ce qui était étranger et chrétien, explique le P. Serge Leray, chancelier du diocèse de Nantes et promoteur de justice du procès en béatification (2). Les missionnaires ont choisi de rester sur place, comme le Saint-Siège le leur demandait, malgré les lourdes menaces qui pesaient sur eux » (3). Tous ces serviteurs de l’Eglise ont donné leur vie, assassinés ou exécutés, le P. Jean-Baptiste Malo étant, quant à lui, mort d’épuisement sur le chemin d’un camp de rééducation situé au Vietnam.
A la demande de la Conférence des évêques du Laos, les OMI ont accepté en 2004 de conduire la cause en béatification de ces quinze martyrs, tandis que l’instruction du procès diocésain était confiée au diocèse de Nantes, dont le P. Malo, MEP, était originaire, sous la présidence de l’évêque émérite de Coutances, le diocèse d’origine du P. Leroy, OMI. La plupart des missionnaires martyrs du Laos étant issus de l’Ouest de la France, les diocèses dont ils dépendaient (comme ceux de Rennes ou de Laval) ont tenu également à contribuer à la cause, par des dons ou le recueil de témoignages pouvant enrichir l’instruction des dossiers.
Pour cette procédure diocésaine préliminaire (4), le tribunal de Nantes s’est appuyé sur les travaux du postulateur de la cause, le P. Roland Jacques, OMI et vice-recteur de l’Université Saint-Paul d’Ottawa (celui-ci a fourni 748 documents, dont la plupart étaient des lettres), les enquêtes de ses deux commissions historique et théologique comprenant, entre autres, les auditions de quelque 85 témoins, entendus à Nantes mais aussi au Laos, où ces derniers ont été interrogés dans la plus grande discrétion, les chrétiens étant sous étroite surveillance de l’Etat (5).
Le 27 février 2010, Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes, a déclaré clos le procès informatif diocésain et a posé les scellés sur les 12 boîtes contenant l’instruction de l’enquête (5 000 documents), laquelle sera transmise à la Congrégation pour les causes des saints à Rome, dernière étape avant la béatification officielle. Etaient présents lors de cette célébration de clôture tous les acteurs du procès, les proches et les membres des familles des martyrs, des représentants des OMI et des MEP, dont le P. Etcharren, supérieur général des MEP.
A ces 15 martyrs du Laos dont la cause va être présentée au Vatican, il faut ajouter le P. Mario Borzaga, OMI, et son catéchiste hmong Paul Thoj Xyooj, dont le procès diocésain a été instruit en Italie il y a deux ans. La Conférence des évêques du Laos a déjà demandé aux OMI de présenter conjointement au Saint-Siège l’ensemble des dix-sept martyrs du Laos en un seul procès réunifié, représentatif de tout le pays.
(1) Il s’agit, pour les OMI, des PP. Vincent L’Hénoret, Jean Wauthier, Louis Leroy, Joseph Boissel, Michel Coquelet, et, pour les MEP, des PP. Jean-Baptiste Malo, Roger Dubroux, Noël Tenaud, Marcel Denis, Lucien Galan. Pour les cinq Laotiens martyrs, le P. Joseph Tiên (premier « martyr autochtone ») et ses « compagnons » (Joseph Outhay, Luc Sy, un membre de l’ethnie lao-issan, un aborigène kmhmu, tous catéchistes, le jeune Thomas Khampheuane et un membre de l’ethnie lao-lovên).
(2) Le promoteur de justice a le rôle de contradicteur (face au postulateur de la cause) au cours de la procédure en béatification.
(3) La Croix, 1er mars 2010.
(4) La procédure canonique veut que ce soit l’Eglise locale concernée qui instruise le procès de béatification de ses ressortissants. Rome prend connaissance ensuite du dossier informatif qui comprend des enquêtes et vérifications menées par le diocèse, et choisit de donner ou non son approbation finale pour la béatification.
(5) Au Laos, lors de l’arrivée au pouvoir des communistes en 1975, la liberté religieuse de l’Eglise a été limitée et sévèrement encadrée, les missionnaires étrangers chassés du pays. Selon des sources ecclésiastiques locales, l’Eglise au Laos, qui compte quatre vicariats apostoliques (Paksé, Savannakhet, Ventiane et Luang Prabang), représente environ 1 % de la population du pays, majoritairement bouddhiste ou animiste.
(Source: Eglises d'Asie, 8 avril 2010)