Comme chaque année depuis onze ans et le retour de Hongkong sous le drapeau chinois en 1997, les milieux pro-démocratie ont organisé, le 1er juillet dernier, dans les rues du centre de l’ancienne colonie britannique, une manifestation pacifique pour réclamer la démocratie et le suffrage universel. Cette année, l’accent de la manifestation portait, comme à l’accoutumée, sur la réforme du mode de scrutin, mais aussi sur les questions économiques et la manière dont l’exécutif local gère la Région administrative spéciale de Hongkong. Et cette année encore, la mobilisation des chrétiens pour cet événement a été forte.
Lors de la veillée de prière qui, chaque année, est organisée au Parc Victoria avant la mise en place du cortège, quelques centaines de catholiques et de protestants étaient réunis. Le cardinal de Hongkong, Mgr Zen Ze-kiun, a pris la parole pour dire son dépit de voir que, onze années après la rétrocession, « la démocratie et le suffrage universel restaient des promesses vides et des rêves lointains ». Le chef de l’exécutif avait promis qu’il ferait siens « les désirs les plus urgents » des Hongkongais; or, il s’avère que « les vraies priorités sont la mise au point d’arrangements politiques surprenants et la création d’une nouvelle aristocratie au service des intérêts de quelques-uns », a ajouté le cardinal. Selon lui, Hongkong ne pourra se maintenir au premier rang des grandes métropoles si les considérables excédents budgétaires ne sont pas utilisés au profit des habitants, notamment les personnes âgées et pauvres. La prière était co-organisée par la Commission ‘Justice et Paix’, la Commission pour le travail du diocèse catholique de Hongkong et cinq groupes protestants.
Parmi les prêtres qui ont pris part à la marche de trois heures entre le Parc Victoria et les bâtiments du gouvernement se trouvait le P. Franco Cumbo, supérieur régional de l’Institut pontifical des Missions étrangères (PIME). Cette année comme tous les ans depuis 2003 (1), le missionnaire italien s’est décidé à défiler malgré ses craintes de voir le mouvement perdre de vue son objet initial. De récentes initiatives prises par le gouvernement l’ont toutefois persuadé de défiler une fois encore: « Je suis en colère contre le chef de l’exécutif, Donald Tsang Yam-kuen. Il est catholique, assiste à la messe tous les jours, mais pourquoi donc ne peut-il pas amener, dans un esprit catholique, son administration à se montrer plus sensible au sort des pauvres ? »
Le slogan sous lequel ont défilé 47 000 personnes (selon Civil Human Rights Front, le comité organisateur) – 15 500 selon la police – était « One Dream, One Human Rights », calqué sur « One World, One Dream », le slogan des Jeux olympiques de Pékin. Outre les traditionnelles banderoles en faveur de la démocratie et celles concernant, cette année, les victimes du tremblement de terre du Sichuan ou du cyclone Nargis en Birmanie, nombre de pancartes et de slogans faisaient référence au dernier sujet d’indignation en date, à savoir, en mai dernier, le recrutement à prix d’or par le gouvernement de huit sous-secrétaires et de neuf conseillers politiques, dont certains peu expérimentés. « Le salaire mensuel d’un sous-secrétaire, environ 200 000 dollars de Hongkong (16 000 euros), équivaut à deux années de salaire d’un travailleur manuel. Si le gouvernement a tant d’argent, pourquoi ne peut-il pas l’utiliser pour les plus pauvres ? », s’interroge le P. Cumbo.
(1) En 2003, 500 000 personnes (sur une population de 7 millions de Hongkongais) avaient manifesté et obtenu le retrait d’un projet de loi anti-subversion.
(Source: Eglises d'Asie - 3 juillet 2008)
Lors de la veillée de prière qui, chaque année, est organisée au Parc Victoria avant la mise en place du cortège, quelques centaines de catholiques et de protestants étaient réunis. Le cardinal de Hongkong, Mgr Zen Ze-kiun, a pris la parole pour dire son dépit de voir que, onze années après la rétrocession, « la démocratie et le suffrage universel restaient des promesses vides et des rêves lointains ». Le chef de l’exécutif avait promis qu’il ferait siens « les désirs les plus urgents » des Hongkongais; or, il s’avère que « les vraies priorités sont la mise au point d’arrangements politiques surprenants et la création d’une nouvelle aristocratie au service des intérêts de quelques-uns », a ajouté le cardinal. Selon lui, Hongkong ne pourra se maintenir au premier rang des grandes métropoles si les considérables excédents budgétaires ne sont pas utilisés au profit des habitants, notamment les personnes âgées et pauvres. La prière était co-organisée par la Commission ‘Justice et Paix’, la Commission pour le travail du diocèse catholique de Hongkong et cinq groupes protestants.
Parmi les prêtres qui ont pris part à la marche de trois heures entre le Parc Victoria et les bâtiments du gouvernement se trouvait le P. Franco Cumbo, supérieur régional de l’Institut pontifical des Missions étrangères (PIME). Cette année comme tous les ans depuis 2003 (1), le missionnaire italien s’est décidé à défiler malgré ses craintes de voir le mouvement perdre de vue son objet initial. De récentes initiatives prises par le gouvernement l’ont toutefois persuadé de défiler une fois encore: « Je suis en colère contre le chef de l’exécutif, Donald Tsang Yam-kuen. Il est catholique, assiste à la messe tous les jours, mais pourquoi donc ne peut-il pas amener, dans un esprit catholique, son administration à se montrer plus sensible au sort des pauvres ? »
Le slogan sous lequel ont défilé 47 000 personnes (selon Civil Human Rights Front, le comité organisateur) – 15 500 selon la police – était « One Dream, One Human Rights », calqué sur « One World, One Dream », le slogan des Jeux olympiques de Pékin. Outre les traditionnelles banderoles en faveur de la démocratie et celles concernant, cette année, les victimes du tremblement de terre du Sichuan ou du cyclone Nargis en Birmanie, nombre de pancartes et de slogans faisaient référence au dernier sujet d’indignation en date, à savoir, en mai dernier, le recrutement à prix d’or par le gouvernement de huit sous-secrétaires et de neuf conseillers politiques, dont certains peu expérimentés. « Le salaire mensuel d’un sous-secrétaire, environ 200 000 dollars de Hongkong (16 000 euros), équivaut à deux années de salaire d’un travailleur manuel. Si le gouvernement a tant d’argent, pourquoi ne peut-il pas l’utiliser pour les plus pauvres ? », s’interroge le P. Cumbo.
(1) En 2003, 500 000 personnes (sur une population de 7 millions de Hongkongais) avaient manifesté et obtenu le retrait d’un projet de loi anti-subversion.
(Source: Eglises d'Asie - 3 juillet 2008)