Samedi 21 juin, après 27 jours de jeûne, le célèbre avocat dissident Cu Huy Ha Vu a mis un terme à la grève de la faim qu’il avait entamée le 27 mai dernier, dans le camp N° 5 de Yên Dinh (Thanh Hoa), où il est interné depuis sa condamnation à sept ans de prison en avril 2011.
Le jeûne du prisonnier politique avait rapidement été connu à l’intérieur du pays où plusieurs dissidents ont décidé de lui témoigner leur solidarité par leur propre jeûne. Bien connu à l’étranger, l’avocat dissident avait reçu l’appui de nombreuses organisations humanitaires et de plusieurs représentants de grands pays. En revanche, les autorités vietnamiennes, par l’intermédiaire des médias gouvernementaux, avaient lancé une campagne destinée à réduire le retentissement de cette grève de la faim en la discréditant.
Selon des témoignages de son épouse, elle-même avocate, dans ses deux appels à l’aide envoyés à de nombreux destinataires, c’est le 27 mai que le prisonnier politique décida d’entamer cette grève. Cu Huy Ha Vu avait envoyé au chef du camp d’internement où il purge sa peine, une lettre accusant un des gardiens de vouloir attenter à sa vie. Sa lettre était restée sans suite, tout comme d’autres exigences légitimes formulées par lui. Son jeûne avait donc pour but d’obtenir la réponse à cette accusation. Il ne devait y mettre un terme que lorsque les responsables du camp et de la Sécurité publique auraient donné une suite à ses requêtes. Dans la lettre du 21 juin dernier, signée de lui, annonçant la fin de son jeûne, il avait donc fait savoir que le matin même les responsables du camp avaient apporté une réponse.
Pendant plus de deux semaines, la presse officielle et les porte-parole gouvernementaux ont totalement ignoré la grève de l’avocat et n’ont fait aucun commentaire à ce sujet. Cependant, la multiplication des protestations de toute provenance a obligé l’appareil de propagande gouvernemental à se mettre en marche. A partir de la mi-juin, presse et médias audiovisuels gouvernementaux se sont lancés dans une campagne dont le but apparent était de faire croire que Cu Huy Ha Vu était en bonne santé, qu’il ne jeûnait pas mais refusait seulement la nourriture fournie par le camp d’internement. Cette propagande officielle a suscité les protestations de la famille du prisonnier de conscience et de ses nombreux amis juristes. Aux dernières nouvelles, ils envisageraient de porter plainte.
A peine quinze jours après le début de sa grève, son exemple allait être suivi par un certain nombre de personnalités voulant ainsi lui exprimer publiquement leur soutien. Le premier à le suivre dans son jeûne fut l’ancien prisonnier de conscience, le docteur Pham Hông Son qui annonça qu’il entamait une grève de la faim de sept jours, écrivant dans son blog: « Nous qui aimons la liberté et qui pour le moment ne sommes pas emprisonnés, devons faire quelque chose de plus qu’écrire un article ou élever la voix pour le soutenir. » Le 11 juin, le religieux bouddhiste Hoa Hao, Vo Van Thanh Liêm, qui fut prisonnier politique pendant dix ans, faisait connaître son soutien à l’avocat, par une période de jeûne d’une semaine. Ce fut ensuite le tour de Madame Pham Thanh Nghiên a d’entamer une grève de la faim en solidarité avec Cu Huy Ha Vu. Elle écrivit: « Celui qui avance sur le chemin de la liberté et de la justice ne peut rester seul même s’il est enfermé dans une prison ! ». Après avoir effectué une première grève du 16 au 19 juin, elle devait recommencer à jeûner le 23 juin.
A l’étranger, le 10 juin, dans le jardin public jouxtant la Maison Blanche à Washington, un dissident de la diaspora vietnamienne, ancien prisonnier politique au Vietnam, le docteur Nguyên Quôc Quân entamait un jeûne de solidarité avec son compatriote interné. Par ailleurs, les manifestations de soutien et les protestations venant des grandes associations humanitaires et de diverses instances diplomatiques s’étaient également multipliées ces derniers jours. Le 20 juin, l’AFP faisait notamment connaître la protestation de 23 intellectuels des Etats-Unis, du Canada et d’Australie.
Agé de 55 ans, Cu Huy Ha Vu est le fils de Cu Huy Cân, poète célèbre et proche collaborateur de Hô Chi Minh, qui fut ministre de la République démocratique du Vietnam. Il était déjà bien connu pour son attitude et ses écrits critiques à l’égard du régime lorsqu’il fut arrêté le 5 novembre 2010 dans un hôtel de Saigon pour une raison obscure. Le lendemain, il était inculpé pour « propagande contre la République socialiste du Vietnam ». C’est sous ce chef d’accusation que le Tribunal populaire de Hanoi le condamnait, quatre mois plus tard, le 4 avril 2011, à sept ans de prison ferme et trois ans d’assignation à résidence. Le procès en appel, qui eut lieu le 2 août suivant, confirmait la sentence énumérant une liste de dix articles écrits par lui et justifiant l’accusation de propagande antigouvernementale.
(Source: Eglises d'Asie, 24 juin 2013)
Selon des témoignages de son épouse, elle-même avocate, dans ses deux appels à l’aide envoyés à de nombreux destinataires, c’est le 27 mai que le prisonnier politique décida d’entamer cette grève. Cu Huy Ha Vu avait envoyé au chef du camp d’internement où il purge sa peine, une lettre accusant un des gardiens de vouloir attenter à sa vie. Sa lettre était restée sans suite, tout comme d’autres exigences légitimes formulées par lui. Son jeûne avait donc pour but d’obtenir la réponse à cette accusation. Il ne devait y mettre un terme que lorsque les responsables du camp et de la Sécurité publique auraient donné une suite à ses requêtes. Dans la lettre du 21 juin dernier, signée de lui, annonçant la fin de son jeûne, il avait donc fait savoir que le matin même les responsables du camp avaient apporté une réponse.
Pendant plus de deux semaines, la presse officielle et les porte-parole gouvernementaux ont totalement ignoré la grève de l’avocat et n’ont fait aucun commentaire à ce sujet. Cependant, la multiplication des protestations de toute provenance a obligé l’appareil de propagande gouvernemental à se mettre en marche. A partir de la mi-juin, presse et médias audiovisuels gouvernementaux se sont lancés dans une campagne dont le but apparent était de faire croire que Cu Huy Ha Vu était en bonne santé, qu’il ne jeûnait pas mais refusait seulement la nourriture fournie par le camp d’internement. Cette propagande officielle a suscité les protestations de la famille du prisonnier de conscience et de ses nombreux amis juristes. Aux dernières nouvelles, ils envisageraient de porter plainte.
A peine quinze jours après le début de sa grève, son exemple allait être suivi par un certain nombre de personnalités voulant ainsi lui exprimer publiquement leur soutien. Le premier à le suivre dans son jeûne fut l’ancien prisonnier de conscience, le docteur Pham Hông Son qui annonça qu’il entamait une grève de la faim de sept jours, écrivant dans son blog: « Nous qui aimons la liberté et qui pour le moment ne sommes pas emprisonnés, devons faire quelque chose de plus qu’écrire un article ou élever la voix pour le soutenir. » Le 11 juin, le religieux bouddhiste Hoa Hao, Vo Van Thanh Liêm, qui fut prisonnier politique pendant dix ans, faisait connaître son soutien à l’avocat, par une période de jeûne d’une semaine. Ce fut ensuite le tour de Madame Pham Thanh Nghiên a d’entamer une grève de la faim en solidarité avec Cu Huy Ha Vu. Elle écrivit: « Celui qui avance sur le chemin de la liberté et de la justice ne peut rester seul même s’il est enfermé dans une prison ! ». Après avoir effectué une première grève du 16 au 19 juin, elle devait recommencer à jeûner le 23 juin.
A l’étranger, le 10 juin, dans le jardin public jouxtant la Maison Blanche à Washington, un dissident de la diaspora vietnamienne, ancien prisonnier politique au Vietnam, le docteur Nguyên Quôc Quân entamait un jeûne de solidarité avec son compatriote interné. Par ailleurs, les manifestations de soutien et les protestations venant des grandes associations humanitaires et de diverses instances diplomatiques s’étaient également multipliées ces derniers jours. Le 20 juin, l’AFP faisait notamment connaître la protestation de 23 intellectuels des Etats-Unis, du Canada et d’Australie.
Agé de 55 ans, Cu Huy Ha Vu est le fils de Cu Huy Cân, poète célèbre et proche collaborateur de Hô Chi Minh, qui fut ministre de la République démocratique du Vietnam. Il était déjà bien connu pour son attitude et ses écrits critiques à l’égard du régime lorsqu’il fut arrêté le 5 novembre 2010 dans un hôtel de Saigon pour une raison obscure. Le lendemain, il était inculpé pour « propagande contre la République socialiste du Vietnam ». C’est sous ce chef d’accusation que le Tribunal populaire de Hanoi le condamnait, quatre mois plus tard, le 4 avril 2011, à sept ans de prison ferme et trois ans d’assignation à résidence. Le procès en appel, qui eut lieu le 2 août suivant, confirmait la sentence énumérant une liste de dix articles écrits par lui et justifiant l’accusation de propagande antigouvernementale.
(Source: Eglises d'Asie, 24 juin 2013)