En fin de matinée, le 11 décembre 2009, le président du Vietnam, Nguyên Minh Triêt, a rendu visite au pape Benoît XVI au Vatican. La rencontre, qui a eu lieu dans le cadre d’un voyage du chef de l’Etat vietnamien dans trois pays européens, l’Italie, l’Espagne et la Slovaquie, a duré 40 minutes. Le dirigeant vietnamien s’est entretenu ensuite avec le secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone.
En annonçant cette visite, le 3 décembre précédent, la porte-parole des Affaires étrangères du Vietnam avait expliqué qu’il s’agissait d’accélérer le processus de normalisation des relations bilatérales. D’autres communiqués et déclarations avaient insisté sur ce point. Le 7 décembre, un article du journal électronique Vietnam.net avait rappelé que cette rencontre faisait suite à une série d’autres démarches visant ce même objectif. Le 9 décembre, avant de quitter Hanoi pour Rome, le chef de l’Etat avait déclaré au journal milanais Corriere della Sera: « Nous cherchons les moyens d’établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. » Pour sa part, la diplomatie vaticane s’était abstenue de toute déclaration.
Cette référence au rétablissement des relations diplomatiques était beaucoup moins appuyée dans les comptes rendus respectifs de la visite, que les deux parties ont fait publier à l’issue de cette première rencontre entre un chef d’Etat vietnamien et le Souverain Pontife. Le récit présenté par le bureau de presse du Vatican était bref et conciliant (1). Le compte rendu vietnamien reprenait dans le détail l’allocution prononcée par le président du Vietnam au cours de l’audience, un véritable plaidoyer pour la politique religieuse menée par la République socialiste du Vietnam (2).
Le communiqué du bureau de presse du Vatican explique, sur un ton irénique, qu’il s’agit « d’une étape importante dans la progression des relations bilatérales ». Certes, des questions « restent en suspens » mais elles seront réglées dans l’avenir. La coopération entre l’Eglise et l’Etat et les directives données par Benoît XVI à l’Eglise du Vietnam à l’occasion de l’ouverture de l’année sainte ont fait l’objet d’une discussion qualifiée de « cordiale » (3).
L’allocution de Nguyên Minh Triêt au pape rapportée par les comptes rendus vietnamiens est d’un autre style. Le chef de l’Etat vietnamien a commencé par affirmer que son pays était prêt à « promouvoir des relations avec le Vatican, respectueuses des principes du droit international et contribuant positivement à la paix, à la collaboration et au développement dans le monde ». Pendant la rencontre avec le pape, ce fut, du moins selon le compte rendu, la seule allusion aux relations entre les deux Etats, des relations qui ne sont pas qualifiées de « diplomatiques ». Elles furent aussi mentionnées dans les mêmes termes dans l’entretien avec le cardinal Tarcisio Bertone qui a suivi. Nguyên Minh Triet s’est ensuite, surtout, employé à faire l’éloge de la politique religieuse pratiquée par son gouvernement. Il a cité, entre autres, l’aide apportée par celui-ci à l’Eglise catholique du Vietnam pour l’organisation des cérémonies d’ouverture de l’année sainte 2010. Il a souligné ensuite l’attention toute particulière portée par lui et les responsables des Affaires religieuses aux messages du pape, en particulier lorsque ceux-ci s’adressent à ses compatriotes vietnamiens. Il s’est montré très élogieux à l’égard des directives contenues dans la locution de Benoît XVI adressé aux évêques du Vietnam venus en visite ad limina à Rome au mois de juin 2009 et dans le message envoyé par le pontife romain aux catholiques vietnamiens à l’occasion de l’année sainte 2010. Il a même souhaité que ces directives soient appliquées avec ferveur et traduites en actes par l’ensemble des catholiques vietnamiens.
La hiérarchie de l’Eglise au Vietnam s’est réjouie de cette visite. Successivement, dans des interviews accordées à l’agence Fides à la veille de cette rencontre, le cardinal-archevêque de Saigon, Mgr Jean-Baptiste Pham Minh Mân, et le président de la Conférence épiscopale, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, ont exprimé publiquement leur satisfaction et leur fierté de voir le président de leur pays s’entretenir avec le dirigeant suprême de leur Eglise. Chacun d’eux s’est montré prudent sur les résultats que l’on peut attendre de cette visite historique.
(1) Comunicato: udienza al Presidente della Repubblica socialista del Viêt Nam, 11 décembre 2009.
(2) Ce récit émanant de l’agence officielle vietnamienne a été repris, entre autres, sur le site de Vietnam plus, dans la soirée du 11, et sur celui de Saigon Giai Phong, dans la nuit qui a suivi.
(3) Voir le texte intégral dans le « Pour approfondir » intitulé: « Allocutions et messages lus ou prononcés à l’occasion des cérémonies d’ouverture de l’année sainte », diffusé le 27 novembre 2009
(Source: Eglises d'Asie, le 14 décembre 2009)
En annonçant cette visite, le 3 décembre précédent, la porte-parole des Affaires étrangères du Vietnam avait expliqué qu’il s’agissait d’accélérer le processus de normalisation des relations bilatérales. D’autres communiqués et déclarations avaient insisté sur ce point. Le 7 décembre, un article du journal électronique Vietnam.net avait rappelé que cette rencontre faisait suite à une série d’autres démarches visant ce même objectif. Le 9 décembre, avant de quitter Hanoi pour Rome, le chef de l’Etat avait déclaré au journal milanais Corriere della Sera: « Nous cherchons les moyens d’établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. » Pour sa part, la diplomatie vaticane s’était abstenue de toute déclaration.
Cette référence au rétablissement des relations diplomatiques était beaucoup moins appuyée dans les comptes rendus respectifs de la visite, que les deux parties ont fait publier à l’issue de cette première rencontre entre un chef d’Etat vietnamien et le Souverain Pontife. Le récit présenté par le bureau de presse du Vatican était bref et conciliant (1). Le compte rendu vietnamien reprenait dans le détail l’allocution prononcée par le président du Vietnam au cours de l’audience, un véritable plaidoyer pour la politique religieuse menée par la République socialiste du Vietnam (2).
Le communiqué du bureau de presse du Vatican explique, sur un ton irénique, qu’il s’agit « d’une étape importante dans la progression des relations bilatérales ». Certes, des questions « restent en suspens » mais elles seront réglées dans l’avenir. La coopération entre l’Eglise et l’Etat et les directives données par Benoît XVI à l’Eglise du Vietnam à l’occasion de l’ouverture de l’année sainte ont fait l’objet d’une discussion qualifiée de « cordiale » (3).
L’allocution de Nguyên Minh Triêt au pape rapportée par les comptes rendus vietnamiens est d’un autre style. Le chef de l’Etat vietnamien a commencé par affirmer que son pays était prêt à « promouvoir des relations avec le Vatican, respectueuses des principes du droit international et contribuant positivement à la paix, à la collaboration et au développement dans le monde ». Pendant la rencontre avec le pape, ce fut, du moins selon le compte rendu, la seule allusion aux relations entre les deux Etats, des relations qui ne sont pas qualifiées de « diplomatiques ». Elles furent aussi mentionnées dans les mêmes termes dans l’entretien avec le cardinal Tarcisio Bertone qui a suivi. Nguyên Minh Triet s’est ensuite, surtout, employé à faire l’éloge de la politique religieuse pratiquée par son gouvernement. Il a cité, entre autres, l’aide apportée par celui-ci à l’Eglise catholique du Vietnam pour l’organisation des cérémonies d’ouverture de l’année sainte 2010. Il a souligné ensuite l’attention toute particulière portée par lui et les responsables des Affaires religieuses aux messages du pape, en particulier lorsque ceux-ci s’adressent à ses compatriotes vietnamiens. Il s’est montré très élogieux à l’égard des directives contenues dans la locution de Benoît XVI adressé aux évêques du Vietnam venus en visite ad limina à Rome au mois de juin 2009 et dans le message envoyé par le pontife romain aux catholiques vietnamiens à l’occasion de l’année sainte 2010. Il a même souhaité que ces directives soient appliquées avec ferveur et traduites en actes par l’ensemble des catholiques vietnamiens.
La hiérarchie de l’Eglise au Vietnam s’est réjouie de cette visite. Successivement, dans des interviews accordées à l’agence Fides à la veille de cette rencontre, le cardinal-archevêque de Saigon, Mgr Jean-Baptiste Pham Minh Mân, et le président de la Conférence épiscopale, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, ont exprimé publiquement leur satisfaction et leur fierté de voir le président de leur pays s’entretenir avec le dirigeant suprême de leur Eglise. Chacun d’eux s’est montré prudent sur les résultats que l’on peut attendre de cette visite historique.
(1) Comunicato: udienza al Presidente della Repubblica socialista del Viêt Nam, 11 décembre 2009.
(2) Ce récit émanant de l’agence officielle vietnamienne a été repris, entre autres, sur le site de Vietnam plus, dans la soirée du 11, et sur celui de Saigon Giai Phong, dans la nuit qui a suivi.
(3) Voir le texte intégral dans le « Pour approfondir » intitulé: « Allocutions et messages lus ou prononcés à l’occasion des cérémonies d’ouverture de l’année sainte », diffusé le 27 novembre 2009
(Source: Eglises d'Asie, le 14 décembre 2009)