VIETNAM: Côn Dâu: la police charge un cortège funéraire et s’empare de la dépouille du défunt
Eglises d’Asie, 5 mai 2010 – Une très grave confrontation a opposé, dans la matinée du mardi 4 mai, les forces de police de la ville de Da Nang à des paroissiens de Côn Dâu, alors que ceux-ci tentaient d’inhumer un mort dans le cimetière, un cimetière promis à la destruction, comme le reste du village sauf l’église, pour être remplacé par une « zone urbaine écologique », extension de la ville de Da Nang. Les forces de l’ordre ont empêché le cortège funéraire de pénétrer dans le cimetière en faisant usage de matraques et de gaz lacrymogènes. Aux alentours de midi, les policiers se sont finalement emparés du cercueil et l’ont transporté dans un lieu inconnu. Les heurts ont été très violents et, selon des informations pour le moment non confirmées, on aurait recensé près de 60 blessés.
La défunte, Mme Maria Dang Thi Tân, aussi appelée Mme Nhu, s’était éteinte, à l’âge de 82 ans, le samedi 1er mai dernier. Environ trois semaines auparavant (1), un groupe d’agents de la Sécurité publique était venu signifier aux habitants du village de Côn Dâu qu’ils avaient interdiction d’enterrer leurs morts dans le cimetière, utilisé par eux depuis la création de la paroisse, mais désormais réquisitionné en tant que parcelle de la nouvelle zone urbaine écologique. Avant son décès, la défunte avait manifesté son désir d’être enterrée dans la tombe familiale. C’était aussi la ferme intention de toute la famille et de ses proches, bien décidés à ne pas inhumer les restes de leur parente ailleurs que dans le cimetière paroissial.
Cependant, dès avant sa mort, les autorités avaient essayé de faire renoncer la famille à son projet. Le jour du décès de Mme Nhu, des centaines de policiers sont venus renforcer la surveillance du village et particulièrement du cimetière. Le dimanche, des représentants des autorités se sont rendus dans le village pour y lire publiquement l’interdiction d’utiliser le cimetière. Ils ont aussi fait savoir au curé de la paroisse qu’il lui était interdit de célébrer dans le cimetière. Celui-ci leur a répondu qu’il présiderait les obsèques dans l’église, comme d’habitude, et que, pour l’inhumation, la parenté choisirait le lieu qui lui semblerait adéquat. Quant à la population de la paroisse, elle n’a cessé d’organiser des séances de prière autour du cimetière et s’est préparée à participer dans sa totalité aux obsèques de Mme Nhu.
Le mardi 4 mai, jour prévu pour les obsèques, dès 2 heures du matin, des centaines d’agents des forces de police, équipés de fusils, de grenades et de matraques, ont investi le village et le cimetière. Barbelés et grilles de fer ont été déployés devant la porte du cimetière, en interdisant l’entrée. La population du village s’était mobilisée tout entière, une partie pour aider la famille en deuil, une autre partie pour préparer l’église, le reste, surtout des femmes, des personnes âgées et des enfants se tenant en prière auprès du cimetière.
C’est vers 3 heures du matin que les forces de police ont lancé une première attaque contre les personnes en prière devant le cimetière, les frappant violemment. A ce moment-là, il y aurait eu trois blessés et de nombreuses personnes atteintes. Par la suite, des camions de police sont venus se placer devant la porte du cimetière.
La messe s’est cependant déroulée comme prévue à 4 heures du matin et, à son issue, plus d’un millier de paroissiens accompagnés de plusieurs milliers de personnes venues des villages voisins se sont mis en cortège pour accompagner le cercueil jusqu’au cimetière, à environ 1 km de l’église. Lorsque le convoi est arrivé à la porte du cimetière, un groupe de policiers a chargé pour essayer de s’emparer du cercueil et le placer dans un fourgon funéraire préparé par eux pour transporter les restes de la défunte ailleurs. Mais la foule, malgré les coups de matraque reçus qui ont fait de nombreux nouveaux blessés, a entouré et protégé le cercueil obligeant la police à interrompre cette première tentative. Pendant longtemps, le cortège funéraire a résisté aux diverses tentatives de la police pour s’emparer du cercueil et disperser le rassemblement.
Selon des nouvelles reçues dans l’après-midi (heure locale), à l’issue d’une nouvelle attaque très violente, la police aurait finalement réussi à s’emparer du cercueil et à le placer dans son propre fourgon. Un des membres de la famille aurait signé sous contrainte une permission d’incinération. Pour le moment, on ne connaît pas précisément le nombre de victimes des échauffourées, qui, selon certaines sources, seraient de plusieurs dizaines. On parle aussi de quelque vingt arrestations (3).
(1) Voir EDA 528
(2) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 4 mai 2010.
(3) Les informations utilisées dans ce récit ont été publiées par le site Dong Chua Cuu The, à l’adresse http://www.chuacuuthe.com/catholic-news. On trouve également un récit des faits dans Radio Free Asia, 4 mai 2010.
Eglises d’Asie, 5 mai 2010 – Une très grave confrontation a opposé, dans la matinée du mardi 4 mai, les forces de police de la ville de Da Nang à des paroissiens de Côn Dâu, alors que ceux-ci tentaient d’inhumer un mort dans le cimetière, un cimetière promis à la destruction, comme le reste du village sauf l’église, pour être remplacé par une « zone urbaine écologique », extension de la ville de Da Nang. Les forces de l’ordre ont empêché le cortège funéraire de pénétrer dans le cimetière en faisant usage de matraques et de gaz lacrymogènes. Aux alentours de midi, les policiers se sont finalement emparés du cercueil et l’ont transporté dans un lieu inconnu. Les heurts ont été très violents et, selon des informations pour le moment non confirmées, on aurait recensé près de 60 blessés.
La défunte, Mme Maria Dang Thi Tân, aussi appelée Mme Nhu, s’était éteinte, à l’âge de 82 ans, le samedi 1er mai dernier. Environ trois semaines auparavant (1), un groupe d’agents de la Sécurité publique était venu signifier aux habitants du village de Côn Dâu qu’ils avaient interdiction d’enterrer leurs morts dans le cimetière, utilisé par eux depuis la création de la paroisse, mais désormais réquisitionné en tant que parcelle de la nouvelle zone urbaine écologique. Avant son décès, la défunte avait manifesté son désir d’être enterrée dans la tombe familiale. C’était aussi la ferme intention de toute la famille et de ses proches, bien décidés à ne pas inhumer les restes de leur parente ailleurs que dans le cimetière paroissial.
Cependant, dès avant sa mort, les autorités avaient essayé de faire renoncer la famille à son projet. Le jour du décès de Mme Nhu, des centaines de policiers sont venus renforcer la surveillance du village et particulièrement du cimetière. Le dimanche, des représentants des autorités se sont rendus dans le village pour y lire publiquement l’interdiction d’utiliser le cimetière. Ils ont aussi fait savoir au curé de la paroisse qu’il lui était interdit de célébrer dans le cimetière. Celui-ci leur a répondu qu’il présiderait les obsèques dans l’église, comme d’habitude, et que, pour l’inhumation, la parenté choisirait le lieu qui lui semblerait adéquat. Quant à la population de la paroisse, elle n’a cessé d’organiser des séances de prière autour du cimetière et s’est préparée à participer dans sa totalité aux obsèques de Mme Nhu.
Le mardi 4 mai, jour prévu pour les obsèques, dès 2 heures du matin, des centaines d’agents des forces de police, équipés de fusils, de grenades et de matraques, ont investi le village et le cimetière. Barbelés et grilles de fer ont été déployés devant la porte du cimetière, en interdisant l’entrée. La population du village s’était mobilisée tout entière, une partie pour aider la famille en deuil, une autre partie pour préparer l’église, le reste, surtout des femmes, des personnes âgées et des enfants se tenant en prière auprès du cimetière.
C’est vers 3 heures du matin que les forces de police ont lancé une première attaque contre les personnes en prière devant le cimetière, les frappant violemment. A ce moment-là, il y aurait eu trois blessés et de nombreuses personnes atteintes. Par la suite, des camions de police sont venus se placer devant la porte du cimetière.
La messe s’est cependant déroulée comme prévue à 4 heures du matin et, à son issue, plus d’un millier de paroissiens accompagnés de plusieurs milliers de personnes venues des villages voisins se sont mis en cortège pour accompagner le cercueil jusqu’au cimetière, à environ 1 km de l’église. Lorsque le convoi est arrivé à la porte du cimetière, un groupe de policiers a chargé pour essayer de s’emparer du cercueil et le placer dans un fourgon funéraire préparé par eux pour transporter les restes de la défunte ailleurs. Mais la foule, malgré les coups de matraque reçus qui ont fait de nombreux nouveaux blessés, a entouré et protégé le cercueil obligeant la police à interrompre cette première tentative. Pendant longtemps, le cortège funéraire a résisté aux diverses tentatives de la police pour s’emparer du cercueil et disperser le rassemblement.
Selon des nouvelles reçues dans l’après-midi (heure locale), à l’issue d’une nouvelle attaque très violente, la police aurait finalement réussi à s’emparer du cercueil et à le placer dans son propre fourgon. Un des membres de la famille aurait signé sous contrainte une permission d’incinération. Pour le moment, on ne connaît pas précisément le nombre de victimes des échauffourées, qui, selon certaines sources, seraient de plusieurs dizaines. On parle aussi de quelque vingt arrestations (3).
(1) Voir EDA 528
(2) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 4 mai 2010.
(3) Les informations utilisées dans ce récit ont été publiées par le site Dong Chua Cuu The, à l’adresse http://www.chuacuuthe.com/catholic-news. On trouve également un récit des faits dans Radio Free Asia, 4 mai 2010.